Lettre à mon ami lycéen

201603231090-fullSalut mon gars (ou devrais-je dire camarade ?),

J’ai vu sur internet (oui oui je suis un jeune con moi aussi) qu’avec tes potes vous vous amusez bien en ce moment. Les tas de chaises et de bureaux devant le lycée, les manifs colorées rythmées par les derniers tubes de l’été et les chorés de tes charmantes amies c’est quand même vachement fun. Pour un mois d’octobre où normalement on déprime en voyant arriver les feuilles mortes et la pluie, c’est quand même inespéré, même la météo est avec vous. Je te rassure, même si les chiffres annoncés par la police et par les organisateurs sont faux, vos manifs elles ont quand même de la gueule et tu es très photogénique avec ton drapeau dans une main, le mégaphone dans l’autre et la bouche ouverte à 180° pour hurler. Je ne sais pas si c’est de joie ou de colère, j’ai pas le son au bureau mais il doit y avoir sans doute un peu des deux. J’imagine qu’en plus on te respecte et qu’on t’encourage parce que grâce à ton action tu es devenu un vrai militant adulte, un gars qui va changer le monde. On ne dit pas ça uniquement dans ta manif, tous les journaux parlent de vous avant même le blocage des raffineries. Toi et tes potes vous êtes des célébrités maintenant, chapeau !

Le problème que j’ai avec votre trip, ce n’est pas franchement le fait que vous gueuliez dans la rue ou que vous séchiez des cours bien soporifiques.  Je vous envie même un peu, gueuler en public en général j’adore. Que le mouvement soit contre la réforme des retraites ou autre chose, à la limite je m’en fous et je pense que toi aussi d’ailleurs. Non, le truc, c’est que vous n’êtes pas originaux du tout et ça, franchement, ça me tue. Vous voulez faire les rebelles (comme moi d’ailleurs) mais vous êtes d’une banalité déprimante. Au lieu d’être des gars et des filles fiers d’être indépendants, fiers de votre génération à l’aise dans ce monde que personne ou presque chez vos parents ne comprends, vous essayez de les imiter dans leur malaise pitoyable et leurs revendications d’un autre temps. Franchement, quand je te vois à côté du vieux syndicaliste aux cheveux gris en train de crier plus fort que lui les mêmes phrases ringardes, j’ai l’impression de voir mon chien apprendre à lever la patte pour pisser comme son père. On t’a peut être dit que c’était de la solidarité intergénérationnelle ou de la lutte pour ton avenir mais je pense, qu’en bon jeune, tu te méfie de ce que te disent les vieux grisonnants. Ce qu’il t’a pas dit le gars d’à côté, c’est que, contrairement à toi, lui il n’a pris aucun risque pour venir. Son avenir et sa retraite, elles sont déjà bien assurées par le système qu’il a construit pour lui et pour qu’il puisse vivre pendant 25 ans sur ton dos. Et ne t’inquiète pas, si on touchait à sa retraite, à lui, ce n’est pas des manifestations qu’on aurait mais une guerre civile… Tous ceux qui auraient besoin de soutien, d’une aide supplémentaire pour s’assurer le minimum pour vivre, ils n’ont pas de temps à perdre dans une manif, ils sont au boulot pour essayer de subvenir à leurs besoins essentiels, parce que chez eux, on ne paye pas les jours de grève. Ils seront sans doute obligés de bosser jusqu’à  70ans  pour rembourser leurs dettes et pouvoir survivre jusqu’à leur mort parce que leur salaire était alourdi par des cotisations qui ont servi à payer la bonne grosse retraite de tes nouveaux potes de manif qui s’en fichent royalement. Tu veux montrer que tu es un adulte à la télé parce que tu sais insulter Sarkozy comme les grands, mais tes potes et toi vous avez l’air d’un troupeau de moutons qui suit les bergers au joli drapeau rouge.

Je ne t’en veux pas tu sais, tout le monde fait des conneries et c’est comme ça qu’on apprend. J’ai bien plus pitié de toi et de tes potes que de la pauvre génération de vieux dépassés que tu suis. Laisse les avec leurs combats injustes et ridicules et sois un rebelle, un vrai ! pas un pantin déguisé en Che Gevara… Change le monde avec tes idées, tes espoirs et  tes bras au lieu de vouloir le détruire à coups de mégaphone. La vraie contestation aujourd’hui c’est de vouloir agir et avancer sans se soucier de soi mais en voulant un monde meilleur pour tout le monde. Pas un système où ceux qui gueulent le plus fort sont récompensés au détriment de ceux qui bossent. Révolte toi contre ce monde pessimiste qui ne voit que du noir autour de lui et qui se rue sur l’argent comme des hyènes qui sentent que leur fin est proche. Défend tes idées de jeune qui s’intéresse au monde au lieu de perdre ton temps avec celles de vieux qui ne s’intéressent qu’à leur pomme. Dans la rue, crie ton respect pour les plus pauvres et ta joie de vivre pour les autres, tu toucheras bien plus de monde qu’avec leurs slogans des années 70. Pour changer le monde, on n’a pas besoin d’une « grève générale ! » mais bien plus d’un « travail général !»

Ciao Mec !

PS : Ah oui, passe boire une bière quand tu veux, c’est une boisson pour les vrais rebelles, lâche ton Red Bull c’est dégueulasse…

 

A propos legambrinus

Buveur de bière extrémiste, Optimiste intégriste, Terroriste Papiste... et plus si affinité
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38 commentaires pour Lettre à mon ami lycéen

  1. René de Sévérac dit :

    Chapeau Gambrinus.
    Sauf que votre interlocuteur ne répondra pas.
    Il ne visite pas ce genre de blog.
    Mais je comprends bien votre message; je parie que ça vous a fait du bien.
    Et puis hop, une petite blonde par dessus … bière évidemment.

  2. Lemessin dit :

    Non, l’erreur fatale ! le coup du Redbull à la fin… On va encore te ressortir que mélangé à la bière, c’esty super bon, qu’il faut faire des essais… C’était si bien parti pourtant, et puis voilà, dans le dernier virage, un gros dérapage…

  3. Batard dit :

    Je passe sur le début de votre plaidoirie. J’oublie également de discourir à propos des lycéens.
    J’aimerai juste rebondir sur cette phrase car elle est tout de même révélatrice d’un discours bien hypocrite. : « Laisse les avec leurs combats injustes et ridicules et sois un rebelle, un vrai ! pas un pantin déguisé en Che Gevara… »

    Quelle est votre profession? Je me demande qu’elle personne peut prétendre que l’injustice est aujourd’hui dans la rue. Les parachutes dorés, les cadeaux fiscaux à Messieurs (et Mesdames) les ami(e)s de Sarkozi, 275 Milliards de dividendes reversés en 2009 (année de crise), Bernard Tapis touchant des millions d’indemnités par le Crédit Lyonnais notamment (qui fut sauvé par les impôts, c’est dire votre argent également), Kerviel le bouclier pantin sauvant la Société Générale et préservant l’économisme virtuel d’une remise en cause plus que justifiée…

    Les régimes spéciaux ne sont toujours pas abolis (et je ne parle pas forcément des employés de la SNCF ou EDF). Ce sont ces mêmes politiciens de droite ou de gauche qui tranquillement derrière leurs retraites dorées vous ordonneront de bosser toujours plus. Et ils prétextent qu’ils n’y a plus d’argent les salauds! Non mais la honte! Il y a toujours autant d’argent la seule chose qui a changé c’est sa répartition.

    Je travaille pour une grande multinationale dont l’activité est la gestion et le traitement des déchets. Ce qui signifie que certains opérateurs tri les déchets à la main. Va leur demande de faire ce métier ingrat et sale plus longtemps.
    Comme tu le dis si bien, ils ne peuvent pas se permettre de faire grève car leurs salaires ne les permettent pas. Voici l’un des résultats les plus pervers de ce système malsain et méprisant vis-à-vis des petites gens. Plus tu défendras tes droits sociaux et plus tu deviendras pauvre. Plus tu deviendras pauvre et moins tu pourras défendre tes droits sociaux. Ah ça oui! Elle est bien rodée la mécanique de M. Sarkozi.

    J’ai cru le comprendre vous travaillez dans un bureau et probablement dans une grande ville. Raisonnement bête et méchant mais je doute devant votre discours que vous soyez dans les parties « basses » de la population, cette partie aux revendications injustes que vous semblez tant mépriser. Vous posséderez sûrement suffisamment d’argent pour vous payer une belle petite retraite complémentaire et partir avant les pauvres gens qui trierons encore des déchets pour vous payez VOTRE retraite. Car si il y a une chose de sûre, cette réforme ne touchera pas ou peu les plus riches…

    • Diego dit :

      @Batard

      C’est lorsque tu parles des cadeaux aux plus riches, des amis de Sarkozi, etc que tu te trahis, cher Batard. Car en effet le problème des retraites ne vient pas de ces abus, certes immoraux et tout à fait reprochables. ils ne sont pas anodins, loin de là, il est nécessaire de les combattre. Mais contrairement à ce que tu penses, il n’y a plus d’argent et le problème n’est pas QUE sa répartition. Prendre l’argent des Bettencourt, reprendre celui de Tapie, cela changera quoi ? L’Oréal deviendra Suisse -ça ne sert à rien de t’énerver c’est légal, c’est ça aussi de vivre dans une démocratie : on respecte la propriété privée et les choix de chacun. Et ensuite ? les retraites ne seront tjrs pas sauvées pour autant pour la bonne et simple raison que la création de richesse est insuffisante. Tu as bien lu : la « création » de richesse, pas son partage ni sa division par le nombre de travailleurs actifs au moment du passage à l’heure d’hiver moins le nombre d’étudiants braillards plus les futurs diplomés. Non, ce que toi et ceux de ton genre ne comprennent pas, ou ne veulent pas comprendre, c’est que faire partir les vieux à la retraite ça ne crée pas de l’emploi. Sinon ça se saurait, depuis le temps que les pays occidentaux, la France en tête, est confrontée au chômage structurel des jeunes, si c’était ça la solution miracle on aurait mis tous les plus de 40 ans à la retraite forcée depuis longtemps. Or, non, ça ne marche pas comme ça. On a beau réduire le temps de travail le chômage ne baisse pas, on a beau mettre les vieux en pré retraite ça ne marche pas. Mais alors que faire ? Faut il repenser vos vieux théorèmes (fumeux) qui vous font beugler -pardon penser que le travail se partage entre tous les actifs ?? Que nenni, vous vous en tenez à un aveuglement économique soviétique qui ferait tomber les cheveux de n’importe que prof d’économie de lycée.
      Le travail ça se multiplie, essayez de comprendre ça : plus on travaille, plus on crée de richesses qui génèrent du travail. Tu comprends ? c’est pourtant pas compliqué et ça n’a rien à voir avec les potes de Sarkozy qu’on aura oublié dans 3 ans, alors que les problèmes du chômage et des retraites eux existent depuis les années 80 et nous rapprochent chaque année du précipice.
      Reprocher ça à Sarkozy, bien qu’il cherche les baffes quand même, c’est manquer complètement de recul et faire une fixation un peu immature sur la personne plutôt que sur le problème.
      Lui parti, la folle du Poitou à sa place, que crois tu qu’il se passera ? l’équation sera la même : on ne crée pas suffisamment de richesse pour financer notre niveau de vie et notre protection sociale.
      Alors, arrête de te tromper de combat, retrousse tes manches, et bosse !!
      à bon entendeur, salut !

  4. Batard dit :

    Ne vous trompé pas, Batard est bien mon nom de famiile.

  5. legambrinus dit :

    @Batard

    Merci déjà d’être venu jusqu’ici, je suis heureux (si si vraiment) de voir que des personnes ayant d’autres vues que les miennes participent au débat et contribuent à rendre ce blog plus proche d’un bar que d’un panneau d’affichage.
    Pour répondre à vos interrogations, je ne vous cacherais pas que je n’ai jamais eu à souffrir du manque d’argent dans ma famille, ma vie d’étudiant s’est chargé de me montrer la valeur de l’argent et du travail. Je suis désolé de vous contredire mais en ayant 24 ans, je ne pense pas que je bénéficierai un jour d’une quelconque retraite, complémentaire si ce n’est celle que j’aurais essayé de mettre de côté durant ma vie professionnelle de logisticien que je commence dans quelques mois. Si vous me classez chez les privilégiés je ne pourrais pas le nier, mais certainement pas chez ceux qui profitent du système actuel des retraites ou qui en profiteront bientôt au dépends des autres. Ma retraite, je le pense sincèrement, n’est qu’un rêve que l’Etat ne sera jamais en mesure de me donner. Il va falloir qu’on se débrouille et qu’on invente autre chose, que ça plaise au jeunes idéalistes de ma génération ou pas.
    Les présentations étant faites, il me semble que vous me prêtez des idées que je n’ai jamais eu et encore moins exprimées. Je n’ai jamais dit que le scandale se réduisait aux manifestants et à ceux qui profitent d’un système social qui n’est pas viable à moyen terme (à mon avis). Je suis aussi scandalisé que vous des fortunes gagnées par certains pour un travail dérisoire pendant que d’autres se tuent à la tâche pendant des années. Oui, l’injustice est bien présente à tous les étages et ça n’est pas normal, vous avez raison de le souligner.
    Il est tout à fait légitime que ceux qui ont un travail pénible (vraiment pénible, hein, je pense que vous en avez de bons exemples devant vous au travail), ne le fassent pas plus longtemps ou en tout cas pas sans compensation.
    Effectivement il est scandaleux que certains profitent de leur intelligence pour s’enrichir toujours plus sans aucun souci de l’être humain ou utilisent certaines situations dramatiques pour s’en mettre plein le poches. Oui, beaucoup de personnes riches le sont injustement et ne s’arrêtent jamais dans leur quête de pouvoir et d’argent, c’est vrai. Je trouve, comme vous, abominable cette finance irrationelle laissée aux mains des spéculateurs qui n’ont aucune attention au bien des plus démunis et même de l’Homme en général.
    D’un autre côté si les syndicats faisaient vraiment leur travail, ils défendraient les gens en situation précaire de manière intelligente par une négociation vraie , pas un simulacre de dialogue où on a déjà posé des jours de grève pour le principe et où les échanges ne sont que des ultimatums. Excusez-moi mais quand on va négocier en sachant très bien que de toute façon on ne trouvera pas de solution (parce que politiquement c’est interdit), c’est irresponsable pour tous ceux qui travaillent vraiment. Chez nous la grève est une religion alors qu’elle devrait être un outil intelligemment utilisé. Au lieu de défendre les salariés, certains syndicats défendent leur organisation et leur pouvoir politique. Ils sont devenus des partis déguisés, totalitaires et baignés d’idéologies individualistes, où la lutte des classes est un prétexte pour faire obtenir toujours plus de privilège à ceux qui crient le plus fort. Le vrai syndicalisme collectif n’existe presque plus, et c’est un drame. Comme vous l’expliquez très bien le pauvre n’a plus le temps de négocier, et comme il ne négocie plus il devient encore plus pauvre. Vous mettez cet engrenage sur le dos de M. Sarkozy, je ne le ferai pas (j’ai toujours eu un problème avec les boucs émissaires, même si ils sont fautifs…).

    Finalement, le problème ce n’est pas la droite ou la gauche, ni les riches ni les pauvres, le problème c’est l’individualisme que nous cherchons à combattre tous les deux, il me semble.

  6. Marty dit :

    Contrairement à ce que vous avancez, je crois que les lycéens ne sont pas spécialement à l’aise dans le monde actuel. Pour vivre avec son temps, il faut se donner la peine de le comprendre. Et là, il est bien plus facile de suivre les contestations des aînés. Et pour ceux qui se donnent la peine de comprendre, on se rend vite compte de l’ampleur du problème, qui fait sombrer bon nombre de jeunes, pourtant tout à fait rationnels, dans des convictions néo-anarchistes. Parce-que le système comporte trop de défauts pour être simplement encore et toujours bricolé pour un semblant de mieux.

  7. Marty dit :

    Alors comment, dans ces conditions, créer un mouvement nouveau ? Une dynamique d’innovation, alors que ceux qui seraient à même de la lancer se rendent compte que l’individualisme omniprésent (que vous explicitez remarquablement), et les lacunes du système, font qu’il est presque inamovible ? Enorme paradoxe. J’ai vu tellement d’amis qui en voulant créer, changer les choses, en sont venus à renoncer pour le « rejet du système » (le terme fait cliché, faut l’avouer)
    J’ai essayé de réfléchir à la question. Je ne suis pas d’un naturel désabusé. Mais je crois que c’est un peu sans fin.

  8. René de Sévérac dit :

    J’ai bien aimé votre échange avec Batard.
    Moi qui suis de la génération précédente jouissant d’une retraite (correcte), j’ai bien envie d’apporter une note complémentaire où j’ai bien peur de ne pas cacher mon pessimisme. (Pour être bien compris, je dois préalablement vous avouer -sans honte- mes vingt ans de militantisme socialiste).
    Vous avez tous deux un quart de siècle et vos idéaux sont finalement assez semblables mais à partir de points de vue différents; il n’en reste pas moins que les jeunes « révolutionnaires » rêvent à partir d’une conscience immature (c’est le fait d’une vie jusqu’ici facile !); ils ne voient pas le monde que nos élites nous préparent en effaçant toutes les protections que les peuples avaient gagné à l’issue des longs combats historiques.
    Maintenant, il n’y a plus d’ennemi de classe (comme le croit Batard); regardez les milieux financiers (l’hyper-class), vous voulez les faire payer … ils vous filent entre les doigts (ils n’ont pas de patrie !).

    Vous évoquez les trieurs de déchet; il fut un temps où « il n’y avait pas de sot métier » mais c’était un temps où le peuple était pourvu du Certificat d’Etude Primaire (ils savaient lire, écrire et compter) alors qu’à ce jour nos bac+n (qui ne savent plus écrire correctement) imaginent être tous destinés à des carrières prestigieuses et considèrent les tâches humbles avec mépris.

    Maurice Allais (prix Nobel d’Economie -décédé à 99 ans le 9/10-) disait qu’il n’y a pas nécessité d’immigration mais faiblesse des salaires dans les domaines où il est admis un besoin d’immigrés.
    Ivan Illich notait (dans « une société sans école ») qu’autrefois l’école avait vocation à produire une élite (20%) alors que maintenant elle vise à produire 20% de cancres.

    Je me retire, conscient d’être le »vieux con » réac qui plus est.

  9. legambrinus dit :

    @Marty

    Je ne pense pas que le principal problème des jeunes soit leur compréhension du monde ou leur prise de recul par rapport aux évènements qui sont en général très légères. Pour moi c’est plutôt rassurant parce que c’est une caractéristique de la jeunesse avec ses avantages et ses inconvénients. Il est normal que les jeunes s’enflamment pour une cause (d’un côté ou d’un autre), que certains rejettent plus ou moins violemment le monde dans lequel ils vivent parce qu’il est injuste. Il en a toujours été ainsi d’ailleurs, la force des jeunes générations c’est leur désir de changement, leurs idéaux souvent bien plus grands que leurs idées mais finalement une grande générosité puisqu’ils donnent bien plus importance à la cause qu’à eux-mêmes.
    Le problème d’aujourd’hui c’est qu’on veut supprimer cette phase, on veut des adultes tout de suite, encore une fois c’est la différence qui gène. On empêche les enfants de rêver pour en faire des génies à 4 ans, on laisse les adolescents en crise faire tout ce qu’ils veulent alors que c’est justement là qu’ils ont le plus besoin d’adversité et finalement on s’efforcent de casser tous les idéaux de la jeunesse en leur assénant que le monde est foutu et qu’il n’y a plus rien à faire sinon sauver sa peau. La différence fait peur, qu’elle concerne le sexe , la religion, l’origine, l’handicap et l’âge. Au lieu de chercher à en découvrir les richesses, on se planque ou on essaye de la supprimer par tous le moyens pour créer l’Homme unique et parfait qui, vous l’imaginez bien, ressemble à tout sauf à quelqu’un de notre espèce.

    Alors que faut-il faire ?

    Déjà, à mon avis et avant tout, ne pas perdre l’espérance. Le monde ne se résume pas à nos petits ou grands problèmes de moment assénés par les médias comme des cataclysmes sans précédents. Non, le monde n’est pas fichu, il change et il changera encore beaucoup, douloureusement parfois c’est certain mais aussi souvent de manière salutaire et heureuse. Les épreuves et les drames ne sont pas des fatalités, c’est simplement la vie…
    Ensuite, la deuxième chose c’est de commencer par agir à son échelle, là où nous vivons sans vouloir régler tout seul tous les problèmes de la terre. Je crois profondément à la valeur de l’exemple. Vivre en accord avec ses idéaux est déjà un grand pas pour que ceux-ci se réalise. Si je veux supprimer la pauvreté sur terre en partant aux quatre coins du monde et que je n’adresse même pas un regard au SDF dans ma rue, mon action ne servira à rien. N’oublions pas que la joie est encore plus contagieuse que la tristesse et le désespoir !
    Je vais sans doute te paraître très idéaliste, et tu n’auras pas tort : j’essaye juste d’être moi-même en fait…

    @René de Séverac

    D’accord avec vous sur beaucoup de choses, je ne serais sans doute pas aussi noir sur l’avenir qui pour moi se construit bien plus qu’il n’est subi. L’Ecole ou l’Immigration sont des sujets effectivement brûlants sur lesquels la parole est plus que limitée par des idéologies d’un autre temps mais que le temps saura libérer je pense…

  10. Jeanne dit :

    Il semble que même l’autre côté de l’atlantique, la jeunesse n’est pas plus originale. Tant et si bien que comme vous certains sentent le besoin de lui dire..

    http://www.premieracte.ca/blogue/a-la-jeunesse/

  11. Batard dit :

    @ Legambrinus

    J’aime beaucoup votre phrase « Finalement, le problème ce n’est pas la droite ou la gauche, ni les riches ni les pauvres, le problème c’est l’individualisme que nous cherchons à combattre tous les deux, il me semble. ». Je n’ai effectivement aucun penchant politique je vous prie de le croire. Je n’affectionne pas la droite telle qu’elle est en ce moment et la gauche me donnerait plutôt de la pitié. Ces deux partis devraient d’ailleurs pour moi ne pas être opposés mais combinés (mais sous la coupe centriste telle que nous la connaissons). La droite devrait le moyen d’enrichissement de notre Etat tandis que la gauche en serait la fin. Créer des richesses et les répartir correctement dans un Etat pour le rendre pérenne.
    Malheureusement, ces deux partis nous promettent selon moi, ou tout l’un, ou tout l’autre.

    D’après votre article, je ne vous cache pas que je m’imaginais répondre à un cinquantenaire complètement calqué dans une logique de droite. J’ai conscience de mettre vautré dans une vision pleine d’à priori et trop simple. Je m’en excuse.

    Je vous prie de me croire, je n’affectionne pas les lycéens qui ne connaissent pas même l’objet de leur escapade, pas plus que je n’admette toute forme de blocus placée sous la bannière gréviste. La liberté de grève se termine la où la liberté de travail d’autrui commence. Bien que cela ne concerne peut-être que 2% des cas, il existe des lycéens réellement concernés et qui se sont informés sur le sujet. Personne ne peut leur refuser le droit de défendre leurs convictions. Je ne cautionne pas non plus les appels des partis politiques (je pense à la gauche) qui cherchent à rallier tout le monde et n’importe qui.

    Non, ce qui me révolte aujourd’hui et vous semblez l’avoir compris, c’est bien cette hypocrisie et cet individualisme qui devrait selon moi, se combattre en premier lieu dans les hautes sphères (lieu de naissance du problème selon moi). Comment demander au peuple de faire confiance aux énarques qui depuis quelques années maintenant se mouillent et se remouillent dans des scandales politiques, des détournement d’argent et autres affaires de corruptions.
    L’Etat est l’éducateur du peuple, c’est bien lui qui se doit de montrer l’exemple. Par celui-ci, il modélise la société telle qu’il la souhaiterait.
    La société telle qu’elle est aujourd’hui ne laisse que peu d’espoirs aux générations futures. J’aimerai avoir votre optimisme mais je doute de plus en plus. Je me demande ou cela va mener.
    Cette fameuse grève où se mêlent vieux et jeunes dont la retraite est assuré ou au contraire, de plus en plus hypothétique comme vous le dites. N’est-elle pas l’exemple parfait de l’anti-individualisme que nous trouvons tout deux en défaut?
    J’ai beaucoup de collègues dont la retraite est effectivement assurée mais qui manifestent par solidarité pour ceux dont les revenus ne le permettent pas.

    Je ne souhaite pas parler des syndicats que je n’affectionne pas plus que ça. Je considère tout de même que certains membres (en bas de l’échelle principalement) on vraiment la volonté de faire avancer les choses, ils ne sont pas tous à mettre dans le même panier.
    Pour conclure j’aimerais quand même dire que la réforme des retraites semble inévitable. Tout d’abord parce que la durée de vie moyenne augmente. Ce que je critique et qui me fait soutenir cette grève, c’est qu’elle à le mérite de montrer aux politiciens véreux que nous pouvons nous révolter contre les injustices et les abus omniprésents de la société qu’ils souhaitent façonner.
    Je soutiendrais la réforme quand au préalable, des mesures seront prises pour une mise à plat des régimes de retraites. Je suis convaincu que sans ces abus nous aurions pu reculer cette réforme de quelques années.

    @ René de Séverac

    Soyez en sûr, je ne considère aucun métier avec mépris. Le fait est qu’aujourd’hui il est plus simple de dire à son fils « Je suis patron d’une entreprise et j’ai beaucoup de responsabilités » plutôt que « Je tris des déchets à longueur de journée ». La raison de cette évolution? Un culte de l’argent et de la réussite personnelle qui s’est de plus en développé autour du carriérisme. Entendre un politicien dire « Ne pas avoir de Rolex à 40 ans signifie que vous avez raté votre vie » me fais me poser la question : « Sommes-nous du même monde ou réclame-t-il un SMIC à 10 000€? »
    Comme on sait qu’un SMIC à ce taux là est impossible alors ça signifie que cet homme est convaincu de diriger des ratés. Comment lui demander d’avoir de l’empathie et du respect pour le smicard?

    Non, je crois que le problème est là, ceux qui nous gouvernent ne sont vraiment pas du même monde…

    • @ Batard : allez, je vais pinailler. Ce n’est pas un politicien mais un publicitaire qui a sorti cette phrase. C’était 50 ans et non 40. Mais ça ne change rien à votre propos, sinon pour l’aggraver : le mépris du « bas » ne vient pas que des politiques.

      @ Batard et LeGambrinus
      Vous voulez combattre l’individualisme responsable de tous les mots ? Fort bien. Mais êtes-vous prêts à en assumer le prix ? C’est-à-dire réhabiliter la nation, l’ethnie, la théocratie, enfin bref, tout ce qu’on s’est attaché à démanteler (à tort ou à raison, là n’est pas le problème).
      Bref, le rêve d’une belle humanité solidaire, c’est du flan ayant dépassé la date de péremption. Pour supprimer individualisme, il faut des groupes homogènes, restreints et cohérents. Même Rousseau en a convenu…

      « L’Etat est l’éducateur du peuple, c’est bien lui qui se doit de montrer l’exemple. Par celui-ci, il modélise la société telle qu’il la souhaiterait. »
      Cette phrase a provoqué un frisson qui a parcouru mon épine dorsale…

      « J’ai beaucoup de collègues dont la retraite est effectivement assurée mais qui manifestent par solidarité pour ceux dont les revenus ne le permettent pas. »
      Et j’en connais qui, à 58 ans, se prennent quelques mois de plus sans broncher par solidarité avec leurs enfants (qu’ils n’ont pas fait en nombre suffisant).
      Parce que la solidarité ce n’est pas : personne ne paie, l’Etat (et les riches) y pourvoiront. C’est : ceux qui peuvent paient pour ceux qui ne peuvent pas. On en est loin.
      Une grève peut tout à fait être l’agrégat hétéroclite de revendications particulières. C’est là-dessus qu’on a désolidarisé le mouvement de 1968, en séparant les revendications salariales et étudiantes.

      • legambrinus dit :

        J’ai le regret de vous annoncer que ma lutte contre l’individualisme n’a pas grand chose à voir avec un système socialiste ou tout autre système qui impose un état providence à l’origine de toutes sortes de dérives. Vous pouvez mettre en doute si vous voulez le concept « d’humanité solidaire » mais je crois en l’Homme Solidaire, c’est à dire celui qui se soucie de son voisin et qui ne pense pas qu’à sa pomme. Que ça se passe ensuite dans un groupe plus ou moins restreint et cohérent pourquoi pas…
        Si il y a avait une solution miracle pour en arriver là je pense que ça se saurait. Une seule chose est sûre il faut commencer à son échelle…

  12. Marty dit :

    A René de Severac.

    En tant que bac + n, j’ai une version toute différente des « types de métiers », s’il en est.
    D’après moi, les différents métiers se jugent par leurs nécessités, et par l’influence qu’ils peuvent conférer. De là, sur l’aspect du besoin, aucun métier n’est à dévaluer, parce que si on ne peut pas se passer d’ingénieurs (ou de médecins, peu importe) en France, on ne peut pas non plus se passer d’opérateurs réalisant le tri des déchets.
    Pourtant, travailler en tant qu’ingénieur chef de la branche Europe d’Areva, ça donne une certaine influence. C’est là que ces métiers se différencient, pas dans leur besoin, qui est le même dans l’Etat, mais dans l’importance qu’ils confèrent.
    Alors j’avoue que c’est en partie cela que je recherche. Et comme je l’ai montré, je ne dénigre aucun métier. Mais je reconnais que mon travail, en tant qu’étudiant, vise aussi à me donner une place où mes choix auront une certaine portée, et que donc je serais frustré de ne pas l’obtenir. Pour autant, je ne dénigre rien ni personne, et je ne suis pas le seul à appliquer ce raisonnement.

    Il y a quand même un lien avec ce que tu disais, Legambrius. Nous cataloguons si rapidement les gens dans l’une ou l’autre de ces catégories, « métier noble » ou « métier vil ». Ou pire encore, « il fera certainement un métier manuel », comme si c’était une peine capitale. Les seconds devant tendre inexorablement vers les premiers. La communication médiatique relaie l’exact opposé de l’explication -triviale à mes yeux- faite plus haut. De là, les gens traitent les « manuels » par le mépris, et c’est cela qui les brise. D’où le manque d’originalité. Les meilleurs s’identifient aux meilleurs, et on pousse les moins enclins aux études à ne pas accepter leur identité, mais à la troquer pour celle des meilleurs. Pas de mélange, pas d’acceptation, pas d’innovation.

    Ha, j’ai lu une quelque part (désolé pour la localisation) que l’école fabriquait désormais 20% de cancres. C’est vrai, si l’école était un Etat déficitaire dans les proportions de l’échec auquel elle conduit, et bien ça ridiculiserait le trou de la sécurité sociale. Mais il ne faut quand même pas trop lui tirer dessus : elle essaie, elle essaie, avec la volonté de beaucoup d’enseignants. Et elle fabrique toujours de l’élite. Mais elle ne sait qu’adapter l’élève à elle, alors que dans une certaine mesure, cela devrait être l’inverse.

    • René de Sévérac dit :

      Juste un mot concernant votre dernier paragraphe.
      Ne soyez pas naïf ; l’école « essaie » (mais ne peut pas).
      Non, la phrase d’Illich (recteur de l’Université de Cuarnavaca) que je citais ne posait pas ce problème mais illustrait le fait que l’objectif de l’école a changé.
      Le fait de postuler que l’Université est un vivier où tout le monde va « se frotter la cervelle contre celle des autres » (Montaigne) est contradictoire avec l’idée que ce lieu est celui de la sélection professionnelle.
      Pour résumer, après une formation de gentilhomme (la fac), pourquoi pas une formation de plombier (1) plutôt qu’un job d’employé de banque ou de « trieur de déchets » (sous réserve d’une rémunération ad hoc).
      Je ne mets pas en cause votre formation et vos talents …
      même si vous vous présentez en tant que bac+n.

      Amicalement.

      (1) il y a des Chopin dans toutes les métiers. Le mien doit bien se faire 5 k€/mois

  13. Batard dit :

    Excusez-moi, il y a beaucoup de fautes. Je n’ai pas pris le temps de me relire. Voici ce que je voulais dire : « mais PAS sous la coupe centriste telle que nous la connaissons). La droite devrait ETRE le moyen d’enrichissement de notre Etat tandis que la gauche en serait la fin.

  14. Rewind dit :

    Vous avez lu Charles Péguy, fort bien. Il va falloir penser par vous même, maintenant.

    Parce que c’est un peu facile, d’aller cracher sur une figure imaginaire du lycéen, rendre par simplification populiste les syndicalistes responsables. Néanmoins, je me prête à penser que lorsque des personnes de 16 ans sont dans la rue, c’est que les auto-proclamés adultes, ont un sacré problème avec ceux-ci. Il ne sont visiblement pas capables de régler leurs problèmes avant que les lycéens ne s’en mêlent. Quand à savoir s’il on peut être responsable et mature à 16 ans, il me semble que oui, et tous les partis de France semblent être de cet avis, puisqu’ils disposent tous d’une structure en capacité de les accueillir (de grâce, ne m’obligez pas à ressortir la figure d’un célèbre résistant de 16 ans, dont nul ne contestât la maturité)

    Alors commençons par votre premier argument. Les jeunes, en copiant les vieux, ne sont pas modernes, et sont dans l’erreur. Ce jeunisme est d’un crétinisme absolu. D’ailleurs, je note que vos idées ne sont pas très originales non plus, les modes d’actions que vous proposez non plus. On trouvait des arguments similaires au XIXème siècle, avant même que le premier socialiste ne posât le pied sur terre. Je ne vous le reprocherait pas, ceci dit. Les idées n’ont pas d’âge. Elles sont pertinentes, ou non. Mais vous n’osez pas attaquer la grève sur ce plan. Bien normal, votre réaction la légitime.

    Vous inventez ensuite une figure de l’éternel syndicaliste gréviste que rien n’atteint, pour mieux lui cracher dessus. Évidemment, il touche son salaire, même en grève, ne perdra jamais son emploi, partira en retraite à 60 ans, quoiqu’il arrive, est juste là pour embêter son monde, bloquer le pays. Déja, ca s’appelle un maoïste, si vous vouliez assumez un peu vos clichés. Ensuite, tous les grévistes ne sont pas payés, partiront bien à 65 ou 67 ans si la réforme passe. Et ensuite, votre bonté chrétienne pourrait lui attribuer une idéologie un peu plus raffinée, ca vous aiderait à comprendre votre prochain.

    « Pour changer le monde, on n’a pas besoin d’une « grève générale ! » mais bien plus d’un « travail général !» »
    La grève supposant le travail, aussi sûrement que l’existence précède l’essence, votre slogan est une assez belle figure de style, dont la rhétorique ne résiste pas à un examen logique. D’ailleurs, dire que ces jeunes ne manifestent pas pour avoir un travail, c’est mal connaitre leurs revendications. Il faudra me dire en quoi la réforme des retraites ne favorise pas le chômage de masse chez les jeunes. Donnons leur du boulot, c’est justement ce qu’ils demandent. On pourrait commencer par défiscaliser les jeunes entreprises innovantes. Zut, ce même gouvernement va justement supprimer ce dispositif.

    Au fond, une page de texte juste pour dire que vous méprisez ceux qui ne pensent pas comme vous, vous auriez pu résumer un peu, non?

    • legambrinus dit :

      Tout d’abord, je me passerai de commenter longuement votre esprit méprisant et supérieur qui n’apporte pas grand chose au débat et qui malheureusement vous décrédibilise plus qu’il ne vous sert.
      Vous en serez peut-être déçu mais je n’ai absolument pas la prétention de connaître tout sur tout ou de vouloir faire la morale à la terre entière, j’essaye seulement de comprendre le monde qui m’entoure et de partager mon avis et mes idées. Je ne me suis jamais réclamé d’une quelconque originalité dans cette démarche qui est celle de beaucoup de blogueurs à mon avis. J’assume tout à fait le fait d’être un jeune idéaliste, optimiste jusqu’à l’extrême, naïf sûrement un peu, grande gueule très certainement et pas seulement pour parler… 🙂
      En général, je déteste faire des généralités et je vous prie de croire que mon article n’y coupe pas. Bien évidemment, il y a des syndicalistes ou des grévistes généreux, solidaires et dévoués pour la cause des plus faibles, chez les lycéens comme chez leurs aînés. Malheureusement, ce n’est pas à eux qu’on donne la parole ou de l’importance. Je pense que le pourcentage de grévistes du public par rapport à celui du privé n’est quand même pas anodin quand on me sert le refrain du martyr syndicaliste qui sacrifie son salaire journalier pour défendre mes intérêts de ses camarades. Mouais, bof… Vous me pardonnerez mon idéalisme grossier, mais je pense pas que la protestation sempiternelle soit le meilleur moyen de faire valoir ses idées.
      Quand on me sort que le blocage économique est le « seul langage que les patrons comprennent » je n’appelle pas vraiment ça de la solidarité intelligente. On peut aussi dire de la même manière que la guerre est la seule manière de faire valoir ses idées…
      Je ne me permettrais pas de juger de la maturité de tel ou tel jeune de 16 ans mais j’ai souvenir qu’il y a 8 ans j’avais surtout envie de me faire remarquer et de devenir « quelqu’un ». Et quand je vois l’ambiance des manifestations et les déclarations des lycéens « en grève », j’ai quand même le sentiment qu’ils ne sont pas très éloignés de ce profil (encore une fois ce n’est pas une vérité générale). Appelez-ça de la maturité si vous voulez, mais permettez-moi d’y voir plutôt une « construction de personnalité ». J’aimerai penser comme vous que ces jeunes se battent pour avoir un travail, malheureusement, ce n’est pas en séchant des cours et en s’opposant au système scolaire qu’ils augmentent leurs chances d’être embauchés. C’est très simpliste, je vous le concède, mais on pourra sans doute y réfléchir un peu plus avant de faire de ces jeunes des héros populaires alors qu’ils sont pour la majorité d’entre eux des jeunes privilégiés et pour beaucoup irresponsables. L’idée du billet était de leur dire qu’il y d’autres moyens de s’affirmer que d’imiter certains profiteurs du système.
      Si le recul de l’age de la retraite fait augmenter le taux de chômage chez les jeunes, je vous demande de m’expliquer pourquoi la France en ayant l’âge de départ à la retraite le plus bas a le plus grand grand taux de jeunes chômeurs. Parce que c’est le travail qui en crée d’autre, plus on travaille, plus on développe et donc plus on embauche. C’est donc pour ça, et vous avez tout à fait raison, qu’il faut encourager les entreprises au fort potentiel de développement.
      Pour finir, je pense que vous cherchez comme moi à changer un système qui ne vous plaît pas et que vous n’aimez pas, non plus les belles paroles sans actes pratiques. J’ai encore des efforts à faire (et vous aussi sans doute)…

      • Rewind dit :

        Tout d’abord, je me passerai de commenter longuement votre esprit méprisant et supérieur qui n’apporte pas grand chose au débat et qui malheureusement vous décrédibilise plus qu’il ne vous sert.
        Je n’aurais pas qualifié autrement le ton de ce billet. Observant que vous ne le conservez pas en toutes circonstances, je change donc le mien.

        Je vois que vous persistez à penser que le gréviste ne sacrifie pas son salaire. Ayant travaillé pour l’Éducation Nationale, je vous assure pourtant que c’est bien le cas aussi dans le public. J’ai ainsi perdu 500 euros de salaire lors d’une des plus grandes grèves du secteur. Et si j’ai pu le faire, c’est parce que nous nous cotisions, ensemble, que nous avons invoqué la solidarité, et que cela a marché. Je ne me suis jamais plaint de ce choix librement consenti, pas plus que mes collègues.
        Quand à savoir si le privé n’est pas en grève, demandez donc aux salariés d’Airbus, d’Alstom, de STX, des mines (hé oui, il y a encore des mineurs en France!), des raffineries, de Veolia, des transporteurs routiers. Il me semble que cela représente une masse non négligeable. Et si on ne les entends pas, n’est-ce pas parce qu’on ne leur accorde pas l’écoute qu’ils méritent? N’est-il pas dommage qu’on ne parle jamais du travail de négociation des syndicats, de leurs propositions, pourtant nombreuses? Pourquoi veut-on les réduire à des protestations qui n’occupent pas la majeure partie de leur activité? Il y a là des questions, qui méritent des réponses.

        J’ai travaillé dans un lycée. J’ai « vendu » à ces jeunes, des études longues protectrices, un amour du savoir (et non pas de la connaissance), un respect de l’action collective. J’ai fait ce que la Nation demandait de moi. Face à un gouvernement qui déteste les chercheurs, une société qui n’accorde pas leur place à des jeunes pourtant méritants, mon désarroi est grand. Pour la génération entrée en 6ème en 95, les chiffres sont éloquents. 74% des élèves des Grandes Écoles mettent un an avant d’avoir un travail. Le chômage des actifs de 25 ans est de 23%, ceux ayant un travail précaire constitue 35% du bataillon. En moyenne, on obtient aujourd’hui un CDI à 28 ans. Alors voilà, ces jeunes savent compter. Ils comprennent que des études longues, avec cette réforme, les désavantagent pour la retraite. Si seulement on avait eu l’intelligence de faciliter le rachat des trimestres, on en serait pas là (proposition…des syndicats). Alors, quand on voit que des idées qui tombent sous le sens ne sont mêmes pas entendus… Je ne sais plus quoi faire.

        Si le recul de l’age de la retraite fait augmenter le taux de chômage chez les jeunes, je vous demande de m’expliquer pourquoi la France en ayant l’âge de départ à la retraite le plus bas a le plus grand grand taux de jeunes chômeurs.
        Parce que réduire le taux de chômage des jeunes à l’âge de la retraite, c’est une erreur que je n’ai pas faite, me semble t-il. Néanmoins, le recul de cet âge est un facteur aggravant évident. D’autant que, vu le chômage des plus de 50 ans, je ne suis pas sûr que rallonger les carrières va faire rentrer de l’argent dans les caisses.

        Alors, selon vous, la solution consisterait donc à travailler. Le travail appellerait le travail, la richesse et donc l’amélioration sociale. C’est oublier le rôle de la productivité qui fait qu’un salarié d’aujourd’hui produit 4 fois plus de richesses qu’en 1950, c’est oublier que cette répartition des richesses, hier dévolue à 60% pour les salariés, est tombée à 40% aujourd’hui. C’est cette répartition que les syndicats mettent en jeu. C’est ca, revaloriser le travail dans notre société, faire retomber de leur piédestal les rentiers et les financiers, qui travaillent si peu et sont si riches. En France, on ne fait pas confiance aux salariés pour inventer de nouvelles formes plus efficaces de travailler. On préfère appeler un manager, qui n’y connait rien, fait des coupes sombres, et au final, casse l’entreprise. On appelle ca un cost-killer, et c’est bien l’attitude qu’on retrouve dans la majorité des entreprises privées (dont j’ai aussi une bonne expérience). Ces calculs à court-terme suppriment bien plus d’emplois que des dépôts d’essence bloqués. La question essentielle, en fait, est simple: pourquoi dans notre société, les rôles les plus utiles ne sont pas les mieux rétribués? C’est la question, plus générale que les retraites, que pose ce mouvement social.

        Alors certes, tous les lycéens n’en sont pas arrivés là dans leur réflexion, c’est évident. Il faut se méfier d’un regard extérieur. Vous semblez vouloir calquer vos désirs contre les actes de ces derniers, et l’ethnocentrisme est souvent mauvaise conseillère. Oui, leur mobilisation est critiquable, comme tout, d’ailleurs. Ils paient là leur jeunesse, et quelque part, c’est rassurant. Ils se construisent, je suis bien d’accord avec vous, qui peut donc le leur reprocher? Certains prennent conscience, d’autres non, certains en profitent, d’autres sont idéalistes, leur individualisme parfois m’exaspère. C’est au fond, un miroir fidèle de notre société, et plutôt que de les accuser, je préfère agir dans celle-ci pour la faire évoluer. Dans la structure sociale où je travaille désormais, on appelle ca de « l’Éducation Populaire », une expression un peu vieillotte. C’est la raison pour laquelle je passe autant de temps à vous expliquer ce qui me chiffonne dans vos représentations de la société, que je passe mon temps à m’occuper du sort d’un quartier où l’on parque les pauvres pour qu’ils n’embêtent pas les autres avec leurs problèmes.

        Vos propositions d’actions me semblent franchement naïves, dans un monde franchement violent. J’espère sincèrement que vous en tenterez l’expérience, et que vous n’en sortiez pas découragé, pour mieux en accepter la critique. Ma maigre expérience me dit que vous faites fausse route, mais elle ne sert que celui-qui la détient.
        Quand à vos idéaux, ils me semblent respectables. Je vous souhaite de les conserver longtemps. Je m’arrêterait là, en espérant vous avoir apporté quelque chose par mes commentaires. C’est bien là la meilleure façon de remercier un blogueur.

  15. @ Le Gambrinus
    « J’ai le regret de vous annoncer que ma lutte contre l’individualisme n’a pas grand chose à voir avec un système socialiste ou tout autre système qui impose un état providence à l’origine de toutes sortes de dérives.  »
    Je m’en doute bien, figurez-vous 😉 C’est le problème des libéraux et des marxistes de tout réduire à cette alternative « économiste ».

    « Vous pouvez mettre en doute si vous voulez le concept « d’humanité solidaire » mais je crois en l’Homme Solidaire, c’est à dire celui qui se soucie de son voisin et qui ne pense pas qu’à sa pomme. Que ça se passe ensuite dans un groupe plus ou moins restreint et cohérent pourquoi pas… »
    On est d’accord, même si, moi, je supprimerais le « pourquoi pas ». Et le mot « voisin » n’est pas anodin, voyez-vous…

    « Si il y a avait une solution miracle pour en arriver là je pense que ça se saurait. Une seule chose est sûre il faut commencer à son échelle… »
    Et oui, on a commencé par la cité, puis l’empire… Et la nation a paru une solution plutôt cohérente. On comprend à cette aune l’échec de l’Union européenne : bâtir une démocratie sur un marché, et non sur une nation… Si on n’avait pas commis la bêtise de laisser la nation aux anti-démocrates…
    L’individualisme moderne est le fruit de l’universalisme. Quel meilleur exemple que ces hommes d’affaires apatrides dont les capitaux et les sièges sociaux se moquent des frontières ?

    Bref, chaque homme est mon prochain (charité chrétienne), mais le sentiment partagé et réciproque de compassion « sociale » (me sentir solidaire de l’autre) ne s’est jamais rencontré dans des formes politiques plus larges que la nation.

    Donc ton (ou votre, je ne sais plus) choix d’échelle locale me semble plutôt pertinent 😉

  16. Lambert dit :

    Moi je viens de sortir du lycée, les études supérieures c’est tout frais pour moi.
    Donc étant en phase de transition je pense pouvoir offrir un point de vue « lycéen » sur la question. J’avoue que j’ai pas tout lu en entier (pas les derniers commentaires quoi), mais j’ai envie de dire que j’suis complètement d’accord avec Gambrinus. Mais certains commentaires… déjà, le bouc-emissaire Sarkozy. Même si Gambrinus a déjà rebondi sur la question… c’est assez affligeant de voir tout le temps les mêmes rengaines. Le système était la avant lui, donc par conséquent on peut pas dire que c’est lui qui l’a rodée.
    A part ça… les lycéens… ça branle rien. Exemple pris de facebook:

    xxxxxxxxxxx Demain chacun bloque son lycée et ensuite on va bloquer le rond point de quick si on a assez de monde avec tout les lycée reuni!!! en gros on vourdrait faire mieux que jeudi dernier!!! PCQ le gouvernement est tres content de notre arret des actions (aujourd’hui) et crois qu’on en a deja marre!!! Qui est pour?
    xxxxxxxxxx et xxxxxxxx aiment ça.
    o
    XXXXXXXX perso jai juste la flemme d’aller en sport…
    Il y a 3 heures · J’aimeJe n’aime plus
    o
    xxxxxxxxx La même 🙂
    En plus il caille le matin xD 🙂
    Il y a 3 heures · J’aimeJe n’aime plus
    o
    XXXXXXXX voila, mais à part ca je men balance un peut.
    Il y a 3 heures · J’aimeJe n’aime plus
    o
    xxxxxxxx sale racaille ^^
    Il y a 3 heures · J’aime

    Voilà une conversation type. Moi personellement… Je me fous de la réforme et les grèves m’emmerdent. La réforme…elle concerne les vieux en fin de carrière… et toute façon ça fera que se durcir. On peut trouver ça stupide et un peu irréaliste mais moi je compte bien me trouver un job qui me permette de me barrer avant l’age légal sans devenir précaire 5 ans après.

    Bon j’suis un peu crevé et j’ai pas toutes mes idées en place donc voila, je pense n’avoir rien oublié d’important, les idées sont pas particulièrement organisées mais ça devrait aller !

    Ah, si: j’ai oublié de préciser que la personne qui répond « la meme » dans la conversation est celui qui a posté le message.

    • legambrinus dit :

      Merci de votre participation à ce débat multi-générationnel…
      Attention cependant à ne pas juger trop vite ceux qui nous suivent de près dans la pyramide des âges. Moi aussi, au lycée je n’était pas vraiment un bosseur acharné et même si j’avais des idées plutôt très opposées à celles des lycéens dont tout le monde parle je met ça sous le coup d’une crise d’ado un peu tardive.
      Le lycéen comme n’importe quelle personne a le droit au respect, personne n’est déterminé par ses actes ou ses pensées qui sont par nature, temporelles…

  17. Marty dit :

    A Rewind.

    « La question essentielle, en fait, est simple: pourquoi dans notre société, les rôles les plus utiles ne sont pas les mieux rétribués? C’est la question, plus générale que les retraites, que pose ce mouvement social. »

    Bonsoir !
    Je prend juste une phrase au vol.
    Comment juge-t-on de l’utilité d’un rôle pour la société ? Qui est le plus utile, de l’enseignant, de l’éboueur ou du médecin ? Je suppose que derrière cela, vous voulez simplement évoquer certaines professions parasites des sphères financières. Enfin ça ne remet pas en cause votre argumentation, mais je ne pense pas que ce soit le réel motif de cette contestation… Qui transcende les retraites certes, mais pour simplement signaler au gouvernement que sa politique n’est pas vraiment appréciée. Euphémisme quand tu nous tiens.

  18. legambrinus dit :

    @Rewind

    Merci tout d’abord pour ce changement de ton qui vous rend tout de suite bien plus audible et même sympathique 🙂 Je reconnais volontiers mon côté moqueur et cynique, je vous prie de m’excuser si vous avez trouvé mon article méprisant ou supérieur, le but est bien plus de fustiger une attitude que de juger des personnes, qui plus est des jeunes « en construction ».
    Merci ensuite pour tous ces éléments qui viennent ajuster beaucoup de mes idées sur le monde des grévistes que je ne connais malheureusement que par médias interposés qui font la part belle à ceux dont la grève est la plus scandaleuse, sans doute par soif du sensationnel qui fait vendre bien mieux que le vrai et l’objectif. Je suis tombé dans leur piège plus d’une fois c’est certain (qui ne l’a jamais fait ?). Il reste que pour moi, la grève doit rester un moyen exceptionnel sous peine de perte d’efficacité évidente.
    Donner la parole plus souvent aux exécutants ou à ceux qui les représentent dans les décisions me paraît bien sûr être une bonne idée, le tout est de veiller à ce que leurs idées ne se transforment pas en doléances personnelles ce qui malheureusement pousse beaucoup de dirigeants à fermer la porte des discussions et à décider tout seuls. Attention aussi à votre critique de tout ce qui n’est pas ouvrier. Je vous concède bien volontiers que tous les cadres et divers manager ne sont pas des anges mais je vous prie de croire qu’il en existent de très intelligents et très humains, tachez de ne pas les oublier quand vous critiquez le « patronat » dans sa globalité…
    Concernant les jeunes, je crois que nous sommes finalement assez d’accord, chaque jeune est unique et grandit à son rythme . Je pense que ça ne nous interdit pas de pouvoir en secouer un peu certains quand le besoin s’en fait sentir (chez eux, pas chez nous…)
    Je terminerais par vos conseils que je reçois avec bienveillance. Je pense que la vie se chargera de me montrer les choses qui restent et les choses qui passent. Vous parler d’un monde violent et vous avez sans doute raison, mais c’est justement ça qui me fait croire que la joie et la bonté sont passées du côté révolutionnaire. Vous savez, celui qui fait changer le monde…

  19. Une amie lycéenne dit :

    Moi, lycéenne de 17 ans, je veux répondre à tout cela.

    Moi, lycéenne de 17 ans, je ne suis pas les drapeaux rouges dans la rue, je ne scande pas des slogans vieillis ressortis à chaque mouvement de grève.
    Moi, lycéenne de 17 ans, je me lève chaque matin, je prends mes affaires de cours pour me retrouver devant des barricades d’un autre temps.
    Moi, lycéenne de 17 ans, je me désole de cette pseudo-révolution que mènent les gens de mon âge, comme s’ils avaient compris le système des retraites.
    Moi, lycéenne de 17 ans, j’ai pourtant des idéaux, je voudrais pourtant changer le monde. Je voudrais avoir ce charisme qu’ont les porteurs de mégaphone. A 17 ans, vouloir changer le monde c’est fréquent, oser le dire c’est rare, oser agir ça n’existe presque pas.
    Moi, lycéenne de 17 ans, je ne bois ni bière ni redbull mais je voudrais qu’avant de défendre la République, on défende la démocratie. L’un ne va pas sans l’autre certes, mais la démocratie a disparu des têtes de ces moutons et pourtant, si on veut changer la France, cela ne peut pas se passer sans l’avis des Français. Le blocus du lycée, ces dizaines de poubelles entassées, ces grilles « empruntées » sur le chantier d’à-côté, ces jeunes de mon âge ou même plus jeunes que moi qui haranguent une foule de moins en moins nombreuse au fil des jours lui faisant « voter » c’est-à-dire comptant vaguement les quelques mains qui se lèvent pour la levée du blocus et acclamant les dizaines de mains qui expriment simplement leur envie de ne pas aller en cours. Qu’est-ce que cela a d’une démocratie ?

    Moi, lycéenne de 17 ans, j’ai pu m’exprimer ici car je suis anonyme, car je n’ai pas peur, mais je sais que je ne suis pas la seule qui voudrait pouvoir dire tout cela haut et fort, quitte à monter aussi sur les poubelles…

    • legambrinus dit :

      A 17 ans, vouloir changer le monde c’est fréquent, oser le dire c’est rare, oser agir ça n’existe presque pas.

      Tout à fait c’était d’ailleurs l’objet de mon billet : encourager les jeunes à vivre dans leur temps et agir à leur échelle sans chercher à imiter la protestation éternelle et stérile de certains de leur aînés.

      Moi, lycéenne de 17 ans, je ne bois ni bière ni redbull

      C’est bien dommage pour la première partie, raisonnable pour la seconde. J’éspère que si vous êtes de passage sur Lille, vous me donnerez une chance de vous faire changer d’avis… 🙂

      Merci pour votre témoignage !

  20. Daria dit :

    Ton article gueule contre des jeunes qui se comportent comme des vieux cons de gauche, mais toi tu parles comme un vieux con de droite. Dans le genre constructif et novateur, on fait mieux.

    La raison pour laquelle je suis contre cette réforme, c’est que ça va augmenter le nombre d’actifs et rendre encore plus difficile le fait de trouver un travail. Et avant de changer le monde avec « mes espoirs et mes rêves », bah oui j’ai besoin de thunes. Suis-je pour autant une hyène assoiffée d’argent ? Non, j’ai surtout besoin de manger et de payer un loyer (sans compter les dépenses de santé, les assurances, l’électricité… ah merde, l’argent c’est indispensable en fait ! C’est d’ailleurs pour ça que certains ne manifestent pas alors qu’ils le voudraient : comme tu le soulignes, leur journée ne sera pas payée).

    Enfin ton argument comme quoi « ceux qui gueulent le plus fort ne devraient pas être récompensés aux dépends de ceux qui bossent » : ben justement, moi je bosse, tout ça pour décrocher des diplômes qui me mèneront au chômage si on continue dans cette voie. Faut vraiment être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître que cette réforme pénalise justement ceux qui travaillent le plus dur : ouvriers peu qualifiés, femmes qui cumulent travail et plusieurs enfants, seniors et jeunes plus susceptibles d’être au chômage, etc.
    Donc ton petit discours, poubelle !

    Après, si tu as des solutions pour combattre cette loi inique sans manifester, je suis ton « homme » ! (si je puis dire)
    Mais j’ai pas l’impression que tu proposes des solutions concrètes.

    • « La raison pour laquelle je suis contre cette réforme, c’est que ça va augmenter le nombre d’actifs »

      J’en déduis donc que vous êtes contre l’immigration ? Non ? C’est pourtant la même approche stérile et malthusienne.

  21. Marmotte dit :

    Avant de dire ce que je pense, je vais me présenter : je suis étudiante en chimie et bientôt dans la vie active.

    Y’a pas à dire, ça fait un bien fou de voir que je ne suis pas la seule à en avoir marre des grèves, et surtout des lycéens qui descendent dans la rue sans raison valable. Ils ne savent même pas ce qu’ils vont faire après le bac qu’ils pensent déjà à leur retraite ! Qu’ils commencent déjà par le commencement avant de s’intéresser à la fin ! Et à quoi ça leur sert de louper autant de cours (et d’en faire louper à ceux qui veulent réussir, accessoirement), à part foirer leur année ?

    Par ailleurs, je pense que les syndicats ne s’attaquent pas au bon problème : on va tous devoir cotiser 42 ans avant de pouvoir prendre notre retraite, ce qui fera un départ à la retraite à plus de 62 ans pour la plupart d’entre nous. Et je doute qu’on bosse tous sans passer un jour par la case chômage !

    Bien entendu, je ne connais (presque) pas le monde du travail, et je n’ai pas vraiment suivi ce qu’il se passait réellement : j’ai juste retenu que c’était une énième grève, qui ralentissait pas mal le pays qui n’allait déjà pas très vite ; il se peut donc que je me trompe dans mon opinion, mais ce que je sais, c’est que les lycéens qui s’inquiètent pour leur avenir s’en inquiètent dans leur lycée, en cours, afin de mettre toutes les chances de leur côté pour avoir un bon boulot bien rémunéré qui pourra peut-être leur assurer une retraite digne de ce nom !

    Un dernier mot avant de m’éclipser : courage, les grèves ne vont pas durer indéfiniment !

  22. Mel dit :

    J’aimerais aussi m’exprimer en réaction, notamment, au message de Daria. Ayant fait un peu d’économie dans ma jeunesse, qui n’est pas si lointaine, voici ce que j’y ai appris. Dans une logique économique : une personne consomme lorsqu’elle en a les moyens financiers. Hors, aujourd’hui, partir à la retraite avant 65 ans veut dire aussi une réduction de revenus assez conséquente (car tout le monde n’a pas la possibilité d’épargner pour sa retraite), donc ces personnes consommerons de moins en moins. Qui dit baisse des consommations, dit baisse des productions dans les entreprises et là baisse des embauches donc chômage… A l’inverse, en travaillant plus longtemps, on aura les moyens de consommer plus, plus longtemps puisque l’on gardera notre salaire plus longtemps, les entreprises y serons gagnantes pourrons produire plus et aurons donc besoin d’embaucher, là il y aura du boulot pour tous. Ainsi en augmentant le nombre d’actifs on augmente la consommation et on créer des emplois.

    Par ailleurs, notre espérance de vie est de plus en plus longue. A 65 ans on est plus opérationnel aujourd’hui qu’on ne l’était autrefois. En partant à la retraite dans ces âges là, il y a largement le temps de profiter de celle-ci (20 voir 30 ans de retraite, c’est quand même pas mal). Ensuite, alors qu’il y a encore quelque temps on entraient dans la vie professionnelle très jeune, aujourd’hui, un jeune pro a entre 25 et 30 ans, puisque nous faisons des études de plus en plus longues. Alors si l’âge d’entrée au travail est décalée, il est normal d’en décaler l’âge de la sortie.

    Il faut arrêter de vouloir le beurre et l’argent du beurre et la crémière et la vache. On veut tout, tout de suite mais sans faire aucun effort pour que les choses s’arrangent. Ce n’est pas en paralysant notre pays que l’on va arranger son économie et les emplois. Au boulot ! C’est comme ça que l’on fait avancer les choses, par notre travail !

    Ensuite, je voulais réagir au commentaire de la jeune lycéenne. Je suis bien d’accord avec toi. Dans ma vie étudiante j’ai connu un blocus universitaire avec des votes à mains levée bidon car la majorité des étudiants voulaient reprendre les cours et pourtant le blocus a été voté chaque semaines pendant 4 mois et le vote par bulletins a toujours été refusé. La semaine dernière, dans ma ville, les employés du réseaux de bus ont été empêché de travailler par des grévistes d’autres entreprises qui bloquaient la sortie du dépôt de bus, causant des problèmes pour des centaines de personnes qui voulaient travailler mais ne pouvaient pas n’ayant pas de bus. Elle est où la démocratie dans cette histoire ? Je rappelle que la grève est un droit certes mais qui concerne chaque personne dans sa liberté. Aucun gréviste n’a le droit d’empêcher ceux qui le veulent de travailler. Or, pardon pour le terme fort, mais un régime qui n’a plus de liberté s’appelle une dictature. Alors défendre sa liberté en brimant celle des autres ce n’est pas vraiment une bonne manière de se faire entendre.

    Alors au boulot, c’est comme cela que l’économie de notre pays ira bien et que l’on aura du travail !

  23. René de Sévérac dit :

    C’est un peu pénible ces conversations où s’affrontent des points de vue idéologiques sans appui sur des bases économiques.
    Un vieux (sexagénaire !) retraité se permet d’éclairer (prétentieux !) les jeunes.
    Daria, vous nous sortez cette antienne, qui sous les apparences de la logique (les vieux prennent le boulot des jeunes), ne résiste pas à l’analyse : pensez plutôt au principe selon lequel on tend vers un actif « nourrit » un « inactif ».
    Croyez vous cela tenable longtemps, surtout que les « vieux » (Georges Frèche est lui cohérent , qui a décidé hier de laisser la place!) ne veulent pas partir.

    Plus grave (mais je comprend que vous préfériez l’occulter), notre pays a pris des habitudes mortifères : tous nos déficits sont couverts par l’emprunt.
    Déjà, le montant desintérêts de la dette sont déjà de l’ordre du montant de l’impôt sur le revenu. La catastrophe est proche et pas un peu.

    Je ne veux pas alourdir le pessimisme.
    De toute façon c’est vous qui paierez; pensez à cela en vociférant dans les manifs.

    Croyez-en un réac … qui a milité 20 ans au Parti Socialiste.

  24. René de Sévérac dit :

    Mon message s’est croisé avec celui de Mel.
    Il est jeune et vous explique bien les aspects économiques du débat.
    Permettez que j’ajoute un dernier point :
    la retraite par répartition ne concerne que la part « Sécu » c’est-à-dire pour beaucoup d’entre nous (les cadres en particulier) le quart de nos pensions, le reste provenant des caisses complémentaires qui fonctionnent par points.

    Un dernier mot, Ségolène et Martine sont coupables car elles n’ignorent pas la réalité.

  25. legambrinus dit :

    @Daria

    Je ne suis pas sûr que le fait de s’énerver dans un commentaire vous apporte beaucoup de crédibilité. Je suis tout à fait prêt à discuter avec des gens qui n’ont pas le même avis que moi et c’est d’ailleurs tout l’intérêt d’un blog il me semble. Sur mon blog, comme dans les bars que je fréquente, on est rarement d’accord sur tout mais le goût de la discussion est bien plus grand que les clivages. Merci de laisser à l’entrée les « vieux cons de gauche ou de droite » et les « petits discours » qui passent à la poubelle. Il ne me semble pas avoir traité qui que ce soit de « con » ici mis à part moi, et le fait d’être de droite ou de gauche n’a jamais été une condition pour ne pas l’être. Comme le disait bien souvent mon regretté grand père « la connerie c’est ce qu’il y a de mieux réparti sur terre ».

    Concernant ensuite vos idées, j’ai le regret de vous annoncer qu’elles ne sont pas si éloignée des miennes, puisque vous dites qu’on a besoin d’argent pour vivre et que le fait de manifester n’en apporte pas. Effectivement, j’aurais du mal à vous contredire.
    Ensuite, le fait que cette réforme pénalise « ceux qui travaillent le plus dur », c’est bien possible et je suis en partie d’accord avec vous (la pénibilité n’est pas assez prise en compte selon moi), mais est ce que vous voulez qu’on pénalise tout le monde y compris ceux qui ne travaillent pas du tout et vous et moi, en gardant un système social qui n’est absolument plus viable économiquement ? (voir les commentaires ci-dessus)
    Quand à votre avenir et le mien, j’ai le regret de vous annoncer que l’Etat a très peu de chance de l’assurer et qu’il va falloir que nous nous le construisions tous seuls si vous voulez, je préfère dire ensemble (mon côté idéaliste ne se calmera jamais…). Le fait de manifester contre l’Etat ne sert à rien à mon avis parce que, malheureusement il ne peut pas changer grand chose. Figurez-vous que l’argent n’est pas ou presque plus dans les caisses de l’Etat, il est dans des paradis fiscaux ou autres pays moins « fiscaux » et « sociaux » que le nôtre où on a bien compris que les « riches » sont infiniment mobiles et qu’on a plutôt intérêt à les accueillir et leur donner de bonnes conditions d’implantation pour créer de entreprises et des emplois plutôt que de les accuser de tous les maux et de les sur-taxer sous un prétexte de justice sociale.
    Cet Etat et ces hommes politiques que vous semblez « haïr » parce qu’ils font des lois injustes, vous voudriez qu’il vous garantissent une vie idéale avec des aides à profusion pour tout le monde « sauf les riches », mais il est incapable d’aider les pauvres si les riches s’en vont et c’est là le problème : L’état ne dirige pas tout.

    Alors que faire ? Déjà, dépasser les clivages et commencer dès maintenant à penser à son entourage quand il en a besoin. C’est la solidarité à petite échelle qui permettra de faire grandir l’Homme quel qu’il soit et pas une hypothétique solidarité d’Etat, incapable d’être à la fois juste et encourageante. Ensuite, réapprendre le don et la gratuité, parce que c’est bien plus rentable (même économiquement parlant) qu’on ne le croit. Le don libre crée des liens sociaux forts, équitables et réciproques très utiles dans tous les domaines, bien plus que le « j’ai droit à » qui enferme dans une dépendance. Enfin, je pense qu’il ne faut pas attendre que tout le monde fasse quelque chose pour s’y mettre, si les « riches », les « politiques  » ou les syndicalistes de tous bords (y compris à droite) ne bougent pas et se battent pour garder leurs avantages, nous ne sommes pas obligés de les imiter. Mon discours est sans doute très naïf et ne vous donnera peut-être absolument pas envie de changer, mais c’est celui auquel je crois et que j’essaye de vivre plus que d’en parler.

    @Marmotte

    J’aime bien votre pseudonyme 🙂
    Plus sérieusement, attention à ne pas trop généraliser, tous les lycéens dans la rue ne sont pas des feignasses qui ne veulent pas travailler. Certains (peu nombreux à mon avis) ont des convictions et surtout, beaucoup sont attirés par le discours motivant et changeant des syndicats qui clament « notre action va tout changer » (entendu lors de manifs sous plusieurs formes) c’est quand même beaucoup plus sexy que « sois jeune, bosse et tais-toi ! ».

    @Mel

    Merci pour toutes ces explications économiques claires et simples, elle permettent d’apporter d’autres éléments dans le débat. Vous devriez travailler dans l’enseignement 🙂

    Aucun gréviste n’a le droit d’empêcher ceux qui le veulent de travailler. Or, pardon pour le terme fort, mais un régime qui n’a plus de liberté s’appelle une dictature. Alors défendre sa liberté en brimant celle des autres ce n’est pas vraiment une bonne manière de se faire entendre.

    Nous sommes bien d’accord, c’est pour ça que j’encourage les jeunes à agir vraiment au lieu d’empêcher les autres de le faire…

    @René

    Merci au « vieux » lecteur ( 🙂 ) de nous partager ses considérations et son expérience. Je ne pense pas que votre réalisme soit vraiment du pessimisme. Il nous dit seulement de sortir des rêves proposées par notre société et d’en inventer d’autres basés sur du concret cette fois-ci. Dire que le monde doit et va changer ce n’est pas pessimiste, au contraire !
    Je laisse Ségolène et le maire de ma ville bien aimée avec leurs considérations qui pour l’instant n’apportent pas grand chose au débat (mais là encore tout peut changer, répète l’optimiste acharné…)

  26. Daria dit :

    @Mel
    ton raisonnement sur la consommation ne peut pas tenir. On augmente le nombre d’actifs avec la réforme, certes, mais pas ceux qui ont effectivement un travail. On est à 10% de chômeur, si on ajoute encore des actifs, ce pourcentage va juste augmenter puisqu’il n’y a pas de création d’emploi. Un chômeur ça ne touche pas grand chose (sauf les chômeurs cadres), surtout s’il n’a jamais travaillé (je te renvoie au pourcentage énorme de jeunes au chômage à la sortie de leurs études).
    Donc des retraités qui deviennent des chômeurs, ça ne devrait pas relancer tellement la consommation et l’économie.

    @René
    Eh oui, on va vers un actif = un retraité, non ce n’est pas viable je suis d’accord, mais faire passer cette loi avant de faire baisser le chômage ça ne servira à rien (voir le paragraphe précédent). Au lieu de verser des retraites, l’Etat versera des allocations chômages. Quelle réussite.
    Je partage votre avis sur l’emprunt, mais personnellement je soutiens qu’une bonne hausse des impôts (et je tiens que fais partie d’une famille aisée probablement sous-taxée par rapport à certaines classes sociales) ferait beaucoup de bien à notre budget. Par contre, comme je l’ai déjà souligné, remplacer les retraites par les allocations chômages, ça n’allégera pas notre dette…

    @Legambrinus
    Je reconnais que je m’agace très vite, mais j’espère que tu réalises juste que ton texte ne prête pas des masses au débat vu que c’est surtout un témoignage condescendant de quelqu’un qui pense tout connaître de la vie alors qu’elle ne ressort que de vieux arguments que j’ai déjà entendu dans la bouche d’un vieux médecin libéral qui fait payer ses séances 80€ et est installé sur le Boulevard Haussman (donc quelqu’un plutôt dénué de problèmes de retraites). Les commentaires encouragent déjà bien plus.

    L’idée de parler de droite et de gauche n’était pas tant pour te placer politiquement que pour te signaler que cet article n’est jamais que la réponse du berger à la bergère, des idées éculées contre d’autres idées éculées. Et que vous n’avez pas de raison de prendre ces lycéens de haut. J’ai fait la même chose à leur âge, ça ne m’a pas empêché de réussir très bien mes études et de travailler par la suite. Vous reprenez Mel qui considère rapidement les lycéens comme des fainéants, mais les dernières lignes de votre post disent exactement la même chose (« on n’a pas besoin d’une « grève générale ! » mais bien plus d’un « travail général !» »).

    Je ne crois effectivement pas du tout à votre système qui part dans la direction de remplacer l’état, quitte à le faire tomber à un moment. Moi ce que je voudrais (et là, j’avoue, c’est moi qui suis naïve), c’est que les Français cessent d’avoir la chair de poule dès qu’ils entendent « hausse d’impôt » et qu’ils votent pour un gouvernement qui soit réellement socialiste (c’est-à-dire plus socialiste que le programme du PS), avec taxation des plus-values, des stock-options et des hauts revenus, ce qui nous permettrait de refinancer les acquis sociaux qu’on est en train de perdre. Et accessoirement, que l’état réembauche des fonctionnaires pour relancer la plupart des services publiques (contrôleurs du travail, enseignants, policiers…) et accessoirement baisser un tout petit peu le chômage. Je sais, je rêve.
    Mais à mon avis, la solidarité que tu préconises ne marcheras pas non plus, si les gens souhaitaient partager leurs sous, ça se saurait.
    (Moi, misanthrope ? A peine. Et sur le net, je suis encore pire.)

  27. legambrinus dit :

    Merci pour votre changement de ton, quelques réponses à votre commentaire :

    c’est surtout un témoignage condescendant de quelqu’un qui pense tout connaître de la vie alors qu’elle ne ressort que de vieux arguments que j’ai déjà entendu dans la bouche d’un vieux médecin libéral

    Je crains que cette phrase ne soit bien plus remplie de préjugés que de quelque chose de constructif. Je ne sais pas d’où vient cette manie de dire des gens qui ne n’ont pas le même avis que vous « qu’ils pensent tout connaître sur la vie ». Je n’ai jamais revendiqué quoi que ce soit dans ce sens j’exprime par cette « lettre » ce que je pense d’une manière sans doute assez maladroite (je débute dans le métier…) mais absolument pas ce que tout le monde doit penser. Quand au « vieux médecin libéral », par pitié épargnez-moi vos clichés idéologiques, j’essaye de supprimer les miens et ça ne m’aide pas quand j’entends ça…

    Et que vous n’avez pas de raison de prendre ces lycéens de haut.

    Non, effectivement, et si vous l’avez ressenti comme ça, c’est que je me suis mal exprimé. Je suis encore jeune (24 ans), j’ai des frères et soeurs qui sont au lycée et j’ai beaucoup de contacts avec des lycéens de tout bords, je n’ai donc aucune raison de les prendre de haut. Vous auriez peut-être préféré que je me réjouisse de cette mobilisation responsable et citoyenne mais je ne pense pas qu’elle participe à l’émancipation de la plupart des jeunes et je le leur dit, peut-être d’une manière cynique qui vous énerve, mais en toute sincérité personnelle. Oui, pour moi les cours et le travail permettent d’apprendre à réfléchir et à comprendre, à se faire ses propres idées, contrairement à la manifestation qui use du mouvement de foule comme principe de base. La grève des lycées, si vous voulez, mais pour réfléchir, discuter et proposer de manière personnelle. Mon billet essaye d’être un appel à la réflexion et au travail « d’idées » bien plus qu’un « ta gueule et bosse » comme je l’entends bien souvent (oui oui, j’ai des amis de droite un peu cons… 🙂 ) . Je pense sincèrement qu’un appel à la réflexion est valorisant et n’a rien de condescendant puisqu’il s’adresse à moi en premier lieu, vous avez le droit de penser le contraire.
    Passons maintenant à votre dernier paragraphe sans doute le plus intéressant pour moi, car il parle de vos idées personnelles. Cependant, votre raisonnement me pose une question : comment comptez-vous faire rester en France les gens ou les entreprises qui ont des plus-values, des stock-options et des hauts revenus si vous les taxez encore plus ? Votre système pourrait marcher dans un pays fermé, mais est impossible à appliquer dans le cadre de la mondialisation des échanges. Je sais bien que ça vous embête mais la France a besoin des « riches » pour vivre et si vous les taxez, ils s’en iront vers des cieux plus cléments (ils le font déjà d’ailleurs…). En ce qui concerne les fonctionnaires, mon problème ce n’est tant leur nombre (sans doute insuffisant dans beaucoup de domaines) que leur statut qui me dérange. Les avantages de certains fonctionnaires sont proprement scandaleux quand on les compare à ceux du personnel privé. Et c’est bien ça qui empêche certains domaines d’avoir des fonctionnaires en nombre suffisant. Quand on voit comment travaillent certains fonctionnaires avec un salaire mirobolant dans des domaines comme l’administration (pardon pour le cliché… je m’excuse d’avance), je comprends que ça coûte très cher à l’état. La solution la plus proche de votre avis serait que tout le monde devienne fonctionnaire… ça vous rappelle quelque chose ?
    Je pense que j’ai trop de respect pour l’Homme pour le réduire à un individu au service d’un Etat tout puissant, c’est ma conviction. Effectivement, il y a peu de personnes qui souhaitent partager leurs sous librement et c’est bien dommage. Ils préfèrent que quelqu’un viennent leur prendre de manière obligatoire et excessive bien souvent, en bref on préfère être victimes du système que responsable. Dommage…

  28. Mel dit :

    @Daria

    Je pense au contraire que mon raisonnement peut tenir mais il faut du temps. Avec la réforme, on travaille plus longtemps, donc notre consommation se maintient grâce au maintient plus long de notre revenu (car qui dit retraite dit aussi baisse de revenu donc baisse de la consommation). Hors la consommation c’est ce qui détermine la production des entreprises et donc la création d’emploi. Bien sûr, cela prend du temps, notre taux de chômage ne diminuera pas en quelques semaines mais on ne sortira pas notre pays de ses soucis en quelques mois.

    Par ailleurs, tu parles du pourcentage énorme de jeunes au chômage à la fin de leurs études. Je suis d’accord avec toi, beaucoup ne trouvent pas forcément de travail tout de suite mais un chiffre, on peut lui faire dire ce que l’on veut. Sur quelle base est calculée ce tôt, il faut voir celui des chômeurs longue durée à la sortie des études. Bien sûr, il est très rare de trouver un travail dès la sortie des études mais beaucoup y arrivent au bout de quelques mois, encore une fois, on ne peut pas tout avoir tout de suite. Certes, ce sont des mois de galères, je comprends très bien, mais c’est là que peux intervenir la solidarité dans notre entourage (cf Le Gambrinus), nous pouvons nous aussi agir et ne pas attendre toujours que tout nous tombe tout cuit de l’Etat.

    Je ne suis pas d’accord avec le principe d’augmenter les impôts. Depuis longtemps c’est la manière de procédé de l’Etat et je ne vois pas d’amélioration, par contre, on est taxés de partout. Là aussi, plus on donne de sous à l’Etat, moins il nous en reste donc moins on consomme. Plus l’Etat ponctionne sur un salaire, plus les entreprise vont rechigner à embaucher car cela leur revient trop cher. On en vient donc toujours au problème de la consommation qu’il faut relancer et pas brimer si l’on veut relancer l’emploi.

    Enfin, je n’ai jamais traité personne de fainéant, et je crois sincèrement que quelques lycéens réagissent par défense de leur convictions mais ce n’est pour moi pas la majorité. J’ai aussi connue des manifestations lycéennes et j’ai bien vu qui allaient manifester, certains pour défendre leurs opinions, d’autres pour rater les cours. C’est leur problème, ce n’était pas là le sujet de ma réflexion. La grève est un droit mais je trouve lamentable de faire des barricades devant les lycées, les universités et tout autre endroit où des personnes souhaitent travailler et de les empêcher de le faire.
    Comme je l’ai déjà dit, la grève est un droit mais le travail aussi ! Où est notre liberté sinon ?

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